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Que ce soit en étant choisi en dernier dans une équipe dans la cour d’école ou en étant victime de discrimination au niveau universitaire, le monde de l’athlétisme n’est pas toujours l’endroit le plus sécuritaire pour les membres de la communauté 2SLGBTQ+. Derek Brougham (iel/il/elle), étudiant à la maîtrise à l’Université d’Ottawa et barman dans un bar queer local, a commencé sans parcours dans le monde du drag en tant que Deca Thlon, la reine du décathlon, pour aider à rendre le monde de l’athlétisme plus inclusif pour les personnes 2SLGBTQ+. Tout au long du mois de juin, Derek a offert des prestations de drag à plusieurs reprises afin de lever des fonds pour la Bourse d’athlétisme queer de Deca Thlon visant à payer les droits de scolarité d’un·e athlète queer dans une université canadienne. En plus de ses prestations, Derek a établi un partenariat avec Where I Thrive, un café, gym et studio de yoga inclusif afin de l’aider à recueillir des fonds au moyen de cours dirigés par Deca Thlon. 

Pendant ses études au baccalauréat, Derek a fait partie de l’équipe universitaire de piste. Malgré les progrès en matière d’acceptation de la communauté 2SLGBTQ+, Derek a tout de même vécu des expériences déplaisantes en tant que personne queer dans les sports. « Dans un domaine comme la piste, c’est… correct? Je n’ai jamais été victime d’intimidation ou la cible de mauvais traitements, mais il est difficile de se sentir à l’aise avec son identité queer dans un environnement où on est témoin d’un grand nombre d’incidents homophobes, misogynes et racistes », se souvient-il. « On me dévisageait, et j’entendais les rires… J’imagine que ce n’était pas vraiment correct. » Malheureusement, les expériences comme celles de Derek sont la norme pour les membres de la communauté 2SLGBTQ+ qui pratiquent des sports : selon une étude menée en 2019 et dirigée par la revue athlétique queer OutSport, 80 % des athlètes gais, bi et trans ont été témoins ou victimes de comportements homophobes dans les sports1. Derek a décidé que le drag serait le parfait outil pour lutter contre la nature exclusive du monde de l’athlétisme : « Le drag est une excellente manière de manifester. J’adore ça, car je peux y avoir recours pour créer un espace accessible à tout le monde, explique-t-il. » « Le drag est probablement l’un des éléments les plus queer de notre communauté, et c’est une excellente façon de présenter la culture queer aux personnes qui n’y ont jamais été exposées. »

Grâce à son partenariat avec Where I Thrive, Deca animera cinq cours du 25 au 30 juin. Tous les fonds amassés iront directement dans sa bourse d’études.  Where I Thrive a généreusement levé les frais d’admission pour ces cours afin de les rendre accessibles à tout le monde. On vous demande seulement de faire un don à la cause de Deca, selon vos moyens. De plus, Deca a choisi le thème « Il suffit d’une seule personne ». Lorsqu’on lui a demandé ce qui a inspiré ce thème, Deca a répondu ce qui suit : « Il suffit d’une seule personne pour cultiver un environnement exclusif, intimidant et non accueillant. Si je pense à tous les sports que j’ai pratiqués, je peux me souvenir d’une personne qui m’a mis mal à l’aise dans chacun d’eux, qu’il s’agisse d’un membre de l’équipe qui fait des soi-disant blagues ou un entraîneur adjoint qui dit ne pas vouloir de moi dans son équipe malgré le fait que j’étais un des meilleurs joueurs. » Deca a également expliqué que le thème a une connotation positive : « Il ne suffit qu’une personne pour dénoncer un comportement et réaliser que l’intimidateur ou le réactionnaire est l’exception. Il suffit d’une seule personne pour dénoncer une blague ou l’homophobie. Ce genre de réactions peut mettre fin à ces situations et créer un environnement sécuritaire. »

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La création d’une bourse d’études semblait être la parfaite façon pour Derek de contribuer au changement et de boucler la boucle significativement. « Deux éléments qui me définissent sont l’athlétisme et les études universitaires, explique-t-iel. En tant que personne qui n’a pas grandi dans un milieu aisé, j’ai payé moi-même une grande partie de mes études, et les bourses ont été très pratiques.  Il me semble naturel de donner au suivant maintenant. Je veux faire de l’espace pour un plus grand nombre d’athlètes queer. » En ce qui concerne son futur au-delà de la création de sa bourse d’études, Deca espère un jour prendre part à un décathlon en drag de la tête au pied. Elle souhaite également intégrer le drag à d’autres sports pour favoriser l’inclusion et s’attaquer à la nature hypermasculine de l’athlétisme. « Je crois que chaque personne a sa place dans les sports, que vous souhaitiez prendre part aux Olympiques ou seulement passer du bon temps en pratiquant des activités physiques avec vos amitiés : tout le monde peut faire du sport. »

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Vous pouvez suivre Deca Thlon sur Instagram (@decathlonqueen) et faire un don pour sa bourse d’études en suivant ce lien.

Si vous souhaitez participer à l’un des cours de Deca Thlon à Where I Thrive, vous pouvez vous inscrire sur le site web de Where I Thrive.